Politique

La France souhaite une réforme radicale du système d’asile de l’UE

Le ministre français de l’intérieur, Gérald Darmanin, a déclaré cette semaine que la France soutiendrait la réforme du système d’asile divisé de l’UE lorsqu’elle prendra la présidence tournante en janvier, notamment sur la question de l’harmonisation des demandes d’asile.

S’exprimant mercredi, Darmanin sait que les demandes d’asile seraient au cœur du « nouveau pacte sur les migrations et l’asile », qui a été présenté par la Commission européenne en septembre 2020.

« C’est une question européenne », a déclaré M. Darmanin à RMC/BFMTV, affirmant qu’une demande d’asile unique pour toute l’Europe serait en tête de l’ordre du jour lorsque la France présidera l’UE à partir de janvier.

A la question de savoir si la France allait essayer de faire passer cette mesure au Parlement européen, le ministre de l’Intérieur a répondu : « Nous y travaillons, nous verrons ce que pense le nouveau gouvernement allemand ». Une coalition allemande sera formée dans les prochaines semaines à la suite des élections de dimanche.

« Cela doit être l’objectif que nous devons tous atteindre et l’énergie de chacun doit être tournée vers cela. Quand vous arrivez en Europe, quand vous faites une demande en Italie ou en Espagne ou à Malte ou en France, c’est pour tout le monde. Et nous partageons les informations », a déclaré M. Darmanin.

La solidarité européenne

Dans sa vaste réforme du système d’asile européen, la Commission européenne veut mettre fin au « règlement Dublin », qui confie notamment la responsabilité du traitement du dossier d’un demandeur d’asile au premier pays d’entrée dans l’UE.

Or, depuis quelques années, la France est confrontée à des « mouvements secondaires », comme l’appelle le gouvernement. Il s’agit de personnes qui ont déjà demandé l’asile dans un premier pays européen, mais dont les demandes ont été rejetées pour la plupart, puis viennent en France pour tenter leur chance.

La police démantèle le plus grand camp de migrants improvisé à Calais. La France supprime les visas pour la Tunisie, l’Algérie et le Maroc dans le cadre de la lutte contre l’immigration clandestine. Ce sont ces mouvements qui ont contribué à mettre la France au coude à coude avec l’Allemagne en termes de nombre de demandeurs d’asile depuis 2019.

La position de la France sur le nouveau pacte en discussion est inchangée : en septembre 2020 – le jour où Bruxelles a présenté son projet de réforme – Darmanin a appelé à une plus grande « solidarité européenne » sur le traitement des demandes d’asile et sur les expulsions.

Cette semaine, il a également plaidé pour que la politique européenne des visas soit « aussi unifiée que possible ».

« Sinon, [les candidats à l’immigration] joueront sur nos différences. Nous devons absolument répondre à l’Europe quand d’autres veulent répondre au nationalisme », a-t-il ajouté.

Leave a Comment