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République démocratique du Congo : la politique intérieur alimente-t-elle l’insécurité

Cela fait plusieurs décennies que la République démocratique du Congo (RdC) et le Rwanda entretiennent des relations de méfiance, d’hostilité. Les présidents des deux pays semblent pourtant vouloir y mettre fin.

Plusieurs conflits ont impliqué les deux pays avec la participation de différents groupes armés sur fonds d’exploitation du très riche sous-sol congolais. Les multinationales occidentales bénéficient de cette instabilité sécuritaire pour exploiter plus librement les ressources minérales dont le Congo foisonne (cuivre, cobalt, coltan, or, diamants, etc.), parfois avec l’accointance des gouvernements ou de groupes armés. Ainsi en 2002, les experts du Groupe des Nations Unies sur l’exploitation des ressources de la RdC, dénonçaient l’association de groupes criminels avec des élites politiques et militaires congolaises, ougandaises, rwandaises et zimbabwéennes, insistant sur les “aspects particuliers de la relation entre l’exploitation des ressources naturelles et la persistance du conflit”.

Mais depuis mars dernier, les présidents congolais et rwandais travaillent ensemble pour mettre fin à la violence le long de leur frontière commune. Paul Kagamé et Félix Tshisekedi l’ont annoncé au Africa CEO Forum de Kigali. Depuis des réunions de travail entre des délégations de deux pays ont régulièrement lieu a Kinshasa et Kigali. Ces réunion ne seraient pas bien vues par les multinationales minières occidentales qui profiteraient, de la situation sécuritaire plus qu’instable dans cette zone. François BEYA WA KASONGA, conseiller spécial du chef de l’État en matière de sécurité, et chef de la délégation congolaise lors de la dernière réunion bilatérale, a déclaré “être venus ici pour défier le monde entier, en particulier le monde occidental, qui ne veut pas que nous parlions et travaillions ensemble. Nous sommes ici pour leur dire que nous sommes un et que nous ne voulons jamais des conflits entre nous”.

Cette déclaration a fait l’objet d’attaque en règle au sein de la majorité présidentielle. Jean-Marc KABUND, président intérimaire du parti Présidentiel et vice-président de l’Assemblée Nationale dénonce “les propos de François BEYA (qui) exposent la République démocratique du Congo et ne reflètent pas la vision du chef de l’État qui prône le multilatéralisme comme mode de règlement des conflits mondiaux“. Mais qui est la véritable cible de cette attaque politicienne, le conseiller spécial, le président de la République ou la paix dans la région ?

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