Les dépenses des pays européens en matière de défense vont augmenter pour la sixième année consécutive. Une hausse pouvant s’expliquer par la volonté américaine de renforcer la contribution européenne en la matière ainsi qu’au retour de l’instabilité à la frontière du continent.
“Cette année sera la sixième année consécutive de hausse des dépenses militaires par les alliés européens et le Canada, avec une progression réelle de 4,3%. Nous nous attendons à ce que cette tendance se poursuive“. S’il se félicite du nouvel effort effectué par les pays alliés dans ce secteur, le secrétaire général de l’OTAN Jens Stoltenberg a bien conscience que cet effort ne saurait constituer une fin en soi. En effet, alors que les membres de l’OTAN sont censés consacrer au moins 2% de leur PIB en la matière, seuls 10 des 30 pays membres atteignent cet objectif. Ils n’étaient que trois l’an passé.
Or, la question de la répartition du “fardeau militaire” a longtemps enflammé les relations entre les Etats-Unis et le reste de l’alliance. Le président Donald Trump estime que les pays membres ont tendance à trop s’abriter derrière le parapluie américain. Il exige ainsi une meilleure répartition des dépenses. Les Etats-Unis représentent effectivement plus de 70% des dépenses militaires de l’OTAN. Une réunion aura justement lieu en fin de semaine pour échanger sur ce point.
Par ailleurs, l’OTAN doit également faire face au risque de division. Un risque qui ne cesse de s’accentuer alors que le cas de la Turquie continue de scinder les pays membres. La Turquie, membre de l’alliance, avait notamment envoyé des navires sonder les fonds marins de zones revendiqués par la Grèce, autre pays de l’OTAN. Une situation qui avait conduit les deux pays au bord de l’affrontement alors que la France avait pressé Ankara de faire marche arrière. Envoyant également des troupes sur place. Un cas de géopolitique ayant profondément détérioré des relations déjà tendues entre Recep Tayyip Erdogan et Emmanuel Macron.