Le secrétaire d’État américain Antony Blinken s’est entretenu au téléphone avec son homologue russe Lavrov et l’a exhorté à la désescalade. Vladimir Poutine a mis en garde contre des “scénarios négatifs”.
Le secrétaire d’Etat américain Antony Blinken a demandé à la Russie de retirer immédiatement ses troupes à la frontière avec l’Ukraine. Blinken a exigé lors d’une conversation téléphonique avec le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov une “désescalade russe immédiate et le retrait des soldats et des équipements des frontières avec l’Ukraine”, a déclaré le porte-parole du département d’Etat américain Ned Price.
Une incursion russe dans le pays voisin aurait des “conséquences rapides et sérieuses”, a ainsi déclaré Blinken à Lavrov. Dans cette crise, la Russie doit continuer à “suivre une voie diplomatique”. Blinken a en outre réaffirmé le soutien des Etats-Unis à la “souveraineté et à l’intégrité territoriale” de l’Ukraine ainsi qu’au droit de chaque pays de décider lui-même de sa “politique étrangère et de ses alliances”. Ce dernier point est une référence aux ambitions de l’Ukraine d’adhérer à l’OTAN, ce à quoi la Russie s’oppose fermement. Blinken a également souligné que le gouvernement américain était prêt à poursuivre les consultations avec la Russie sur les questions de sécurité.
Lavrov a déclaré après l’entretien téléphonique : “Nous insisterons sur une discussion et une explication honnêtes sur les raisons pour lesquelles l’Occident ne veut pas remplir ses obligations du tout ou seulement de manière sélective en sa faveur”. Il a ajouté que le secrétaire d’État américain était d’accord avec lui sur le fait qu’il fallait continuer à discuter et que des discussions étaient nécessaires. “Nous verrons comment cela se passera”, a déclaré Lavrov. Il rendra compte de la suite des événements au président russe Vladimir Poutine.
Aucun signe de désescalade
Un représentant du département d’État américain, qui a souhaité garder l’anonymat, a déclaré qu’au cours de l’entretien avec Lavrov, il n’y avait eu aucun signe indiquant que la Russie était prête à détendre la situation. “Rien de ce que nous avons entendu n’indique qu’il y aura une désescalade dans les prochains jours”. Lors d’une rencontre avec le Premier ministre hongrois Viktor Orbán, Poutine s’est engagé à être ouvert à de nouvelles discussions avec l’Occident. Dans le même temps, il a reproché aux Etats-Unis et à leurs alliés d’avoir ignoré les principales exigences de son pays en matière de sécurité. Le gouvernement russe examine encore la réponse des Etats-Unis et de l’OTAN aux demandes de la Russie qu’il a reçues la semaine dernière, a déclaré Poutine. Il a critiqué le fait que la demande de la Russie de mettre fin à l’élargissement de l’OTAN vers l’est ait été rejetée
Poutine met en garde contre des “scénarios négatifs”
“Imaginons que l’Ukraine soit membre de l’OTAN et commence ces opérations militaires. Devons-nous entrer en guerre contre le bloc de l’OTAN ? Quelqu’un y a-t-il pensé ? Apparemment non”, a déclaré Poutine. Il faudrait trouver des moyens de garantir la sécurité de tous. Il espère que le dialogue sur l’Ukraine se poursuivra afin d’éviter des “scénarios négatifs”, y compris une guerre.
La Russie veut empêcher l’Ukraine de devenir membre de l’OTAN. Poutine a également demandé que l’OTAN se replie sur ses positions de 1997 et renonce à déployer un système de missiles à proximité des frontières avec la Russie. Au vu du déploiement massif de troupes russes à proximité de l’Ukraine, certains craignent que la Russie puisse planifier une invasion. Moscou le nie. Il est également possible que l’on veuille attiser les craintes afin d’inciter les pays de l’OTAN à faire des concessions sur les nouvelles garanties de sécurité.
