Le ministre de l’Agriculture, Julien Denormandie, a déclaré ce mardi qu’un décret serait pris en ce sens.
C’est une victoire pour les associations. Ce mercredi, le ministre de l’Agriculture, Julien Denormandie, a annoncé sa volonté de reconnaître le cancer de la prostate comme une maladie professionnelle pour le monde agricole.
Cette reconnaissance se fera par un décret, a-t-il déclaré, répondant à la question du sénateur écologiste Joël Labbé. Ce dernier a mis en avant l’avis favorable de la commission supérieure des maladies professionnelles en agriculture (Cosmap) favorable le 12 octobre dernier. « Cette commission s’est prononcée très clairement le 12 octobre dernier sur la reconnaissance du cancer de la prostate comme maladie professionnelle pour ceux qui utilisent des pesticides à titre professionnel. Nous venons de recevoir cet avis d’une commission composée des partenaires sociaux et d’experts et à l’unanimité, les partenaires sociaux se sont prononcés en faveur de la reconnaissance de cette maladie professionnelle. Je vous l’annonce : oui, je prendrai le décret conformément à l’avis de cette commission », a ainsi affirmé le ministre. « Nous sommes en phase avec les indications déjà données par le Président de la République sur une plus grande reconnaissance des maladies professionnelles et en phase avec la politique du gouvernement sur ces maladies professionnelles », a-t-il ajouté.
« Il ne faut pas que ce soit un parcours du combattant »
« C’est quelque chose de très fort », se félicite Joël Labbé, interrogé par Le Figaro. Dans le détail, le sénateur, qui s’exprime au nom des associations, demande que les personnes puissent bénéficier de cette reconnaissance lorsqu’elles ont été en contact pendant cinq ans avec un environnement dans lequel se trouvent des pesticides et que cette reconnaissance concerne les quarante dernières années. « Il faut aussi qu’il y ait un effet automatique et que le dépôt d’un dossier ne soit pas un parcours du combattant », ajoute-t-il en citant le chiffre de 40 000 dossiers en attente.
Le sénateur veut aussi être vigilant sur les personnes qui peuvent prétendre à cette reconnaissance. « Cela devrait concerner le monde agricole, c’est-à-dire les agriculteurs, les salariés agricoles mais aussi les salariés des coopératives par exemple ou encore les viticulteurs qui sont en contact avec les pesticides », explique-t-il. Joël Labbé précise enfin que cette reconnaissance s’adresse notamment aux victimes du chlordécone, ce pesticide utilisé pendant des décennies aux Antilles pour lutter contre le charançon du bananier et qui serait responsable d’un taux record de cancers de la prostate en Martinique et en Guadeloupe.