Les éleveurs sont les agriculteurs les plus infortunés de France, avec « les revenus agricoles et le niveau de vie les plus faibles », Un quart d’entre eux vivant sous le seuil de pauvreté, selon une étude de l’Insee publiée lundi.
En moyenne, rappelle l’Institut national de la statistique, seul un tiers des ressources des ménages agricoles provient de l’activité agricole. « La majorité de leurs revenus provient d’autres activités, notamment celles du conjoint, et un cinquième provient du patrimoine, notamment sous forme de loyers ». Mais entre agriculteurs, les disparités sont fortes : les revenus « sont particulièrement faibles dans les zones d’élevage de bovins à viande” et souvent “plus élevés dans les zones viticoles et dans celles associant diverses grandes cultures ».
Dans les zones de production de bovins viande ou mixte, d’ovins ou de caprins, où vivent 17% des ménages, le revenu agricole constitue « 30% de leurs ressources », ce qui correspond à peu près à la moyenne des agriculteurs. Mais dans leur cas, les revenus « des autres activités étant également faibles », les ménages « sont très vulnérables à la pauvreté : une personne sur quatre vit sous le seuil de pauvreté » (contre 18% pour l’ensemble des ménages agricoles), souligne le document.
Des revenus plus élevés pour les céréaliers ou les viticulteurs
Ce faible niveau de vie s’explique aussi par le fait qu’ils sont principalement installés dans le centre de la France, à la campagne, loin des pôles d’emploi, qu’ils vivent « plus souvent seuls que les autres agriculteurs, et bénéficient donc moins souvent du revenu d’un conjoint ou d’un autre membre de la famille ». Les revenus sont comparativement beaucoup plus élevés chez les céréaliers ou les viticulteurs. Ainsi, en 2018, « le revenu généré par l’activité agricole des ménages des zones viticoles est 1,9 fois plus élevé que celui des zones d’élevage bovin » et représente « plus de 40 % des ressources des ménages », selon l’étude.
La France compte près de 400 000 agriculteurs, dont les trois quarts sont des hommes, et plus de la moitié ont 50 ans ou plus. Le niveau de vie médian des ménages agricoles est comparable à celui de l’ensemble des ménages, mais la pauvreté est plus intense chez les agriculteurs, note l’Insee : « le niveau de vie médian des personnes pauvres est de 9 400 euros, soit 1 300 euros de moins que dans les ménages pauvres ayant des revenus d’activité ».
