Plusieurs centaines de mètres carrés de tissu en polypropylène recyclable de couleur bleu argenté, conçu pour osciller avec le temps, ont été déployés sur un côté de l’Arc de Triomphe dimanche, marquant le début de la phase finale du Monument de Paris.
Du 18 septembre au 3 octobre, l’Arc de Triomphe de 50 mètres de haut, point culminant des cérémonies commémoratives françaises, sera transformé en un coffret cadeau géant, attaché par 3 000 mètres de corde rouge. En 1985, Christo avait déjà enveloppé de cette manière le Pont Neuf, qui traverse la Seine à Paris.
Après des semaines de préparation, une équipe de 95 cordistes s’est élancée dimanche matin du haut de l’Arc de Triomphe pour descendre le premier rouleau de tissu sur l’avenue de Vagrams. Le laminage (25 000 m2 de tissu) se poursuivra 24 heures sur 24 pour être prêt le jour de l’ouverture, le 18 septembre.
Un projet de 14 millions d’euros
En 1962, Christo et Jeanne-Claude ont dessiné un photomontage de l’Arc de Triomphe dans un emballage. L’idée leur est venue alors qu’ils regardaient le monument depuis leur premier appartement parisien, avenue Foch. Le projet, d’un montant de 14 millions d’euros, a été entièrement autofinancé, sans subventions publiques, par la vente d’œuvres originales de Christo, de dessins préparatoires, de souvenirs, de maquettes et de lithographies.
Samedi, dans un article publié dans le journal Le Monde, l’architecte Carlo Ratti, un ami de Christo, a appelé à l’abandon de « l’esthétique des déchets d’emballage ». « Je propose que l’on arrête d’emballer l’Arc de triomphe, tant pour des raisons environnementales qu’intellectuelles. Sur le plan environnemental, pouvons-nous nous permettre de gaspiller 25.000 m2 de tissu pour l’emballage d’un monument ? L’industrie de la mode est responsable de 10% des émissions mondiales de carbone », écrit Carlo Ratti.
Le cousin de Christo s’est refusé à tout commentaire lorsque l’AFP l’a interrogé.
