Economie Société

L’institut Montaigne met en brèche les idées reçues sur les quartiers défavorisés

Le centre de réflexion indépendant a publié un rapport illustrant le potentiel de ces quartiers. Ces zones bénéficient d’un certain dynamisme, d’une population jeune et d’une présence multiculturelle source d’opportunités.

Ils sont un des composants essentiels de la France. Cet ensemble de 200 communes rassemble 8% de la population française, soit 5,5 millions de citoyens. Ils sont essentiellement situés autour des grandes villes, en particulier dans la région parisienne. Mais ils constituent également la périphérie de villes dites “moyennes” comme Perpignan ou Béziers. Et leurs atouts sont nombreux. Loin des images de violence, de pauvreté et de tristesse qui leur collent régulièrement à la peau.

Car ces quartiers jouissent d’un potentiel certain. Ils comptent souvent deux fois plus de jeunes qu’ailleurs et le taux d’immigration apporte une certaine ouverture culturelle. Une ouverture précieuse pour appréhender d’autres visions du monde et savoir ainsi prendre du recul sur les choses. Une donnée essentielle dans un monde du travail cosmopolite et axé sur l’innovation. En outre, ces quartiers sont dans l’ensemble très attractifs. Les loyers sont moins chers et l’accessibilité excellente du fait de nombreuses infrastructures dédiées aux transports.

L’auteur de l’étude, Hakim El Karoui, estime qu’il est alors nécessaire d’appliquer une réelle stratégie économique pour exploiter le potentiel de ces quartiers. Il déplore ainsi que depuis 40 ans, les plans consacrés à la banlieue se sont davantage focalisés sur la rénovation urbaine et l’accompagnement social plutôt que sur la stratégie économique. Selon lui, l’action publique doit dorénavant miser sur la mobilité et la cohésion sociale. “L’essentiel n’est pas tant de faire disparaitre les quartiers pauvres que de les traiter comme des sas et permettre à leurs habitants de les quitter dans une meilleure situation qu’à leur arrivée“.

L’étude s’attache ainsi a aborder cet angle économique souvent absent des débats. Elle propose différentes pistes pour mieux former les habitants des quartiers populaires. Le rapport s’appuie sur 35 entretiens, 40 cartes et 300 tableaux statistiques pour creuser le sujet et voir plus loin que le simple paraitre. Avant de conclure sur un message positif. “Il y a de l’espoir pour les quartiers pauvres, nous proposons d’impulser une nouvelle dynamique pour la politique de la ville, sans se focaliser sur la rénovation urbaine et sans envisager une hausse conséquente de la dépense publique dans les quartiers pauvres“.

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