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Quel rôle des cryptomonnaies dans le financement du terrorisme ?

Le ministre de l’Economie Bruno Le Maire a renouvelé sa critique contre les cryptomonnaies. Selon lui, l’opacité permise par des technologies comme la Blockchain facilite et amplifie le financement d’activités terroristes.

Les cryptomonnaies posent un vrai problème de financement du terrorisme“. Peu après les nouvelles annonces de Gérald Darmanin contre le terrorisme, c’est au tour du ministre de l’Economie de se pencher sur les manières d’endiguer ce fléau. L’argent étant le nerf de la guerre, le ministre a rappelé qu’on ne pouvait lutter efficacement contre le terrorisme sans se pencher sur les questions de financement. Et selon lui, le problème est d’importance. Sur le plateau de France 3, il déclarait : “Actuellement, vous pouvez aller demander 150 euros dans un bar-tabac, puis 150 euros dans un autre tabac et au bout du compte récolter une somme importante, 1500 euros, qu’une association islamiste ou un combattant situé à l’étranger pourra retirer en liquide à l’étranger sans aucune trace”.

C’est ainsi l’opacité des opérations financières autorisée par les cryptomonnaies qui est pointée du doigt par Bruno Le Maire. “Il y a aujourd’hui un problème de financement d’un certain nombre d’associations islamistes ou de réseaux islamistes sur lesquels je pense nous devons et nous pouvons mieux faire“. Il entend ainsi proposer un certain nombre d’actions afin de compléter le projet de loi gouvernemental contre le séparatisme islamiste. Il souhaiterai par exemple appliquer des obligations de transparence pour assurer la traçabilité des transactions.

Une volonté d’ailleurs partagée par plusieurs homologues européens. L’Allemagne, les Pays-Bas, l’Italie ou encore l’Espagne s’étaient notamment prononcés en faveur d’un strict encadrement du déploiement des cryptomonnaies sur le sol européen. Car les liens entre les cryptomonnaies et le financement du terrorisme sont réels. En septembre dernier, 29 personnes avaient notamment été interpellés pour avoir financé des combattants islamistes en Syrie. Reste désormais à trouver le moyen d’opérer un contrôle généralisé de qualité sur des transactions encore très opaques.

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