Economie Politique

Coronavirus : pas de “prime covid” pour les plus démunis

Le Premier ministre Jean Castex a annoncé sa volonté de miser sur des dispositifs d’insertion plutôt que sur de simples primes pour lutter contre la pauvreté.

Ce n’est une surprise pour personne. Avec la pandémie, les revenus des ménages se sont effondrés. Secteurs en berne, entreprises dans l’incertitude, difficulté d’insertion pour les jeunes… L’économie est actuellement dans le creux de la vague. Alors que de nombreux français sont exposés à la précarité, la tendance devrait se maintenir, voire se renforcer, lors des prochains mois. S’est ainsi posé la question d’une “prime covid” pour aider ces ménages. Un dispositif qui s’était déjà manifesté durant le confinement à travers une hausse des prestations sociales. Il avait notamment pour but d’aider des étudiants à subvenir à leurs besoins alors que beaucoup d’entre eux ne pouvaient plus travailler en parallèle de leurs études.

Une stratégie aujourd’hui écartée par Jean Castex. Le Premier ministre souhaite effectivement miser sur le long-terme avec des dispositifs d’insertion. Un choix répondant à la volonté d’investir pour aider les français à sortir d’une situation de précarité plutôt que de simplement fournir une aide matérielle. Jean Castex envisage ainsi un éventail de mesures concrètes destiné à faciliter le suivi de formation ou le recrutement. Une manière de pérenniser la politique social à plus long-terme. Car cette dernière est régulièrement critiquée. Elle est parfois jugée couteuse, peu efficace et déresponsabilisante.

Emmanuel Macron l’avait ainsi fustigée en 2018 dans une séquence fortement médiatisée : “ On met trop de pognon, on déresponsabilise et on reste dans le curatif. Toute notre politique sociale doit viser à mieux prévenir, cela nous coutera moins. […] On met un pognon de dingue dans des minima sociaux et les gens sont quand même pauvres. Ceux qui tombent pauvres restent pauvres ! On doit avoir un truc qui permet aux gens de s’en sortir. Par l’éducation par exemple…“. Avant d’insister sur la nécessité de prévenir les gens et les responsabiliser.

Jean Castex n’a pas encore précisé ces nouvelles mesures qui seront annoncés samedi, à l’occasion de la journée nationale de lutte contre la pauvreté. Mais il en a dévoilé les contours. Il n’y aura pas de revalorisation des prestations “relatives à un état de pauvreté“, comme le RSA. Il y aura au contraire un soutien de tous les dispositifs d’insertion qui sortent de cet état pour les conduire vers une formation, vers un emploi, et donc leur donnent une rémunération supplémentaire grâce à cela“. Le Premier ministre a cependant confirmé sa volonté d’aider les français les plus modestes avec une adaptation des mesures de soutien à l’importance de la deuxième vague.

Le gouvernement avait déjà mis en place différents dispositifs d’insertion face à la crise. L’insertion des jeunes a par exemple été facilité par une baisse des charges et une meilleure prise en compte de l’alternance, à travers une plus grande souplesse des contrats d’apprentissage et de professionnalisation.

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