International Politique

ONU : 39 pays demandent à la Chine de cesser la répression contre les Ouïghours

Suite à l’appel de 300 ONG demandant à l’ONU d’enquêter sur les violations des droits humains en Chine, 39 pays menés par l’Allemagne ont effectué une déclaration commune sur le sujet. L’objectif ? Demander à la Chine de respecter les droits des minorités.

Faire cesser l’impunité en Chine“. Tel était le message envoyé par ces associations à différents membres de l’ONU, à l’instar de son secrétaire général, Antonio Guterres, à la haut-commissaire aux droits de l’homme, Michelle Bachelet ou bien évidemment les Etats membres de l’organisation. Une action faisant suite à différents appels effectués par des associations ou des experts. On peut notamment citer l’appel d’une quinzaine d’ONG réclamant une enquête de l’ONU contre les camps de détention des Ouïghours début 2019 ou celui mené par cinquante experts des Nations Unies souhaitant des mesures “décisives” contre les atteintes aux libertés fondamentales en Chine.

Ces différentes prises de position ont obtenu le soutien du gouvernement allemand. Christophe Heusgen, ambassadeur du pays à l’ONU, a notamment appelé la Chine à “respecter les droits humains, en particulier vis à vis des personnes relevant de minorités religieuses et ethniques, notamment au Xinjiang et au Tibet“. Outre ces deux régions, l’ambassadeur s’est également déclaré gravement préoccupé par la situation politique à Hong-Kong où la répression policière reste effective. A ce titre, il a demandé au régime chinois de faire preuve de transparence en acceptant la venue d’observateurs indépendants pour faire un état des lieux exhaustif du respect des droits de l’homme dans le pays.

Mais cette déclaration a obtenu un succès contrasté. Si elle a pu compter sur le soutien de 38 pays, majoritairement occidentaux, et sur celui d’Humans Right Watch, elle a également suscité quelques critiques. Le Pakistan a ainsi réagi avec une déclaration signée par 55 pays dénonçant l’ingérence de certains Etats dans les affaires intérieures chinoises via l’instrumentalisation de la situation à Hong Kong. Une initiative appuyée par l’ambassadeur chinois qui a fustigé l’hypocrisie et l’arrogance de ces Etats. Un bras de fer illustrant une opposition de plus en plus nette entre les puissances occidentales et ses alliés face à l’Etat Chinois et ses partenaires.

L’empire du milieu est régulièrement critiqué pour son comportement vis à vis des droits de l’homme. La minorité Ouïghoure a notamment fait l’objet de nombreuses persécutions avec entre un et trois millions de ses membres placés dans des camps de redressement, où ils seraient victime d’endoctrinement et de torture. Les adeptes du Falun Gong, une discipline spirituelle parfois assimilée à une secte, ont également été victimes de prélèvements forcés d’organes, d’abus sexuels et de torture selon un rapport d’Amnesty International de 2008. Enfin, les différentes exactions commises à Hong-Kong, au Tibet et à l’encontre des opposants politiques du Parti Communiste Chinois ont également ému l’opinion.

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