300 ONG appellent l’ONU à enquêter sur les violations des droits humains en Chine

Issues de près de 70 pays, elles appellent l’ONU à constituer un mécanisme international indépendant afin d’enquêter en profondeur sur les violations des droits humains en Chine, en particulier au Xinjiang, à Tibet et à Hong-Kong.

“Mettre un terme à l’impunité en Chine“. Tel est le message envoyé par ces associations à différents membres de l’ONU, à l’instar de son secrétaire général, Antonio Guterres, à la haut-commissaire aux droits de l’homme, Michelle Bachelet ou bien évidemment les Etats membres de l’organisation. Une nouvelle action menée par des associations ou des experts, après notamment l’appel d’une quinzaine d’ONG réclamant une enquête de l’ONU contre les camps de détention des Ouïghours début 2019 ou de celui mené par cinquante experts des Nations Unies souhaitant des mesures “décisives” contre les atteintes aux libertés fondamentales en Chine.

Outre les actions répressives à l’encontre des dissidents et de certaines populations, les associations critiquent également le rôle joué par la Chine à l’extérieur de ses frontières. Celle-ci est accusée de parasiter toute volonté de critique en ciblant les défenseurs des droits de l’homme ainsi qu’en corrompant voire en censurant les débats sur internet. “Un Etat qui s’efforce de se tenir au-dessus de tout examen critique constitue une menace fondamentale à l’égard des droits humains. Le fait que la Chine, grande puissance mondiale, s’attende à être traitée de la sorte nous affecte tous“.

Les signataires appellent de ce fait l’ONU de nommer un émissaire sur la Chine et d’effectuer une session spéciale du Conseil des droits de l’homme. L’ONU avait déjà fait part de ses préoccupations quant à certaines dispositifs de contrôle chinois, en particulier autour de la loi sécuritaire à Hong-Kong. L’Etat chinois n’avait pas donné suite aux différentes critiques, les assimilant à de l’ingérence dans ses affaires intérieures.

L’empire du milieu est régulièrement critiqué pour son comportement vis à vis des droits de l’homme. La minorité Ouïghoure a notamment fait l’objet de nombreuses persécutions avec entre un et trois millions de ses membres placés dans des camps de redressement, où ils seraient victime d’endoctrinement et de torture. Les adeptes du Falun Gong, une discipline spirituelle parfois assimilée à une secte, ont également été victimes de prélèvements forcés d’organes, d’abus sexuels et de torture selon un rapport d’Amnesty International de 2008. Enfin, les différentes exactions commises à Hong-Kong, au Tibet et à l’encontre des opposants politiques du Parti Communiste Chinois ont également ému l’opinion.