Le constructeur aérien a présenté différents concepts d’avion décarboné. Un pari technologique mais également politique à l’heure où l’avionneur doit affronter les difficultés liées à la crise sanitaire et les aspirations de transition écologique.
Le ministre de l’économie Bruno le Maire avait fait part de sa volonté d’investir dans l’hydrogène vert afin de concilier économie et écologie. A cette occasion, il avait également évoqué son ambition de développer un avion décarboné à l’horizon 2035. Afin de remplir ces différents objectifs, la France a prévu une enveloppe de 7 milliards d’euros issu du plan de relance afin de dynamiser la recherche et l’ambition industrielle. Le ministre avait enfin évoqué une coopération franco-allemande dans ce domaine afin de mutualiser les investissements et les compétences.
Emboitant le pas de Bruno le Maire, c’est dorénavant Airbus qui fait part de sa volonté de développer des avions à propulsion hydrogène d’ici 2035. Un choix éminemment stratégique puisque le constructeur européen pourrait bénéficier d’une partie des investissements évoquées précédemment. Sans oublier de potentielles aides de la part de l’Union Européenne dans le cadre du pacte vert européen. Visant à transformer l’industrie et l’économie en profondeur, ce pacte vert prévoit une enveloppe de 1000 milliards d’euros sur dix ans. Ceci dit afin d’accélérer la transition écologique du vieux continent tout en maintenant un haut degré de compétitivité des entreprises européennes face à leurs concurrentes étrangères.
Mais ce choix est également dicté par un contexte difficile. Après avoir perdu 1,9 milliard d’euros durant la crise sanitaire, Airbus doit également composer avec l’image écornée du secteur aérien. Secteur émetteur de CO2 par excellence, le domaine aérien subit régulièrement les foudres des écologistes. D’autant plus que l’épisode sanitaire a mis en lumière les vertus d’un transport aérien réduit. Un constat ayant poussé différentes personnes à vouloir changer certains comportements. Le pari de l’hydrogène vert peut donc se révéler idéal pour atténuer les critiques et promouvoir un secteur aérien travaillant de concert avec la transition écologique.