Le groupe français de traitement de l’eau et des déchets Suez a contesté lundi (8 février) la légalité d’une offre publique d’achat (OPA) hostile lancée par son concurrent Veolia. Veolia avait initialement promis une OPA amicale pour créer un plus grand groupe à tout prix, mais a depuis enterré cette promesse. Le conflit public entre les deux parties a irrité le ministre de l’Economie Bruno Le Maire, qui a annoncé qu’il allait consulter les autorités boursières.
Selon l’ordonnance de référé citée par l’Agence France-Presse (AFP), Suez doit interroger Veolia sur le fond avant la première audience du 18 février. La procédure, qui consiste en un échange de documents entre les parties, devrait durer entre un et trois mois.
En attendant, Veolia a fait savoir qu’elle venait de recevoir la décision du tribunal, après avoir formellement déposé sa proposition auprès de l’Autorité des marchés financiers lundi à 7h23 : “Nous l’avions déposée plus tôt. Par conséquent, notre offre reste valable”, a déclaré le PDG Antoine Frérot aux journalistes. Dans un avis publié aujourd’hui en fin d’après-midi, l’AMF a rendu publiques ses demandes d’agrément.
Dans un marché mondial de plus en plus dynamique et concurrentiel, Veolia veut devenir un “super-champion français” dans ce domaine, “un projet d’intérêt national”, a déclaré le PDG Antoine Frérot. Bertrand Camus, le PDG de Suez, a déclaré que l’opération était “comme une alchimie inversée qui transforme l’or en plomb”.
Cette opération [de Veolia] ne peut réussir que si elle est amicale. Cette offre n’est pas amicale et pose des questions de transparence”, a déclaré lundi le ministre de l’Economie Bruno Le Maire à Europe 1. Il a également prévenu que “nous devons nous appuyer sur l’Autorité des marchés financiers.