L’Érythrée a accepté de retirer ses forces de la région frontalière rétive du Tigré, en Éthiopie, a déclaré vendredi le Premier ministre éthiopien, Abiy Ahmed Ali.
« Lors de nos discussions du 26 mars 2021 avec le président Isaias Afwerki au cours de ma visite à Asmara (capitale érythréenne), le gouvernement érythréen a accepté de retirer ses forces de la frontière éthiopienne », a déclaré le Premier ministre. Ainsi, la Force de défense nationale éthiopienne va désormais « assurer la surveillance des zones frontalières à compter de maintenant », a-t-il ajouté.
Le dirigeant éthiopien, qui a reçu le prix Nobel de la paix en 2019 pour son rôle dans la fin de la guerre de 20 ans avec l’Érythrée, a ajouté que les deux pays voisins continueraient à renforcer les relations bilatérales.
Le conflit du Tigré a poussé des milliers de réfugiés éthiopiens vers le Soudan voisin, suscitant les craintes internationales d’une crise humanitaire. Des groupes internationaux de défense des droits de l’homme ont affirmé que de possibles crimes avaient été commis au Tigré, notamment par des troupes érythréennes.
Pour rappel, la région nord de l’Éthiopie, le Tigré, est instable depuis début novembre, lorsque le gouvernement fédéral a accusé le parti du Front populaire de libération du Tigré (TPLF) d’avoir attaqué une base militaire locale et y a lancé une opération de sécurité. Fin 2020, le chef du TPLF, Debretsion Gebremichael a déclaré que l’Érythrée, qui était techniquement en guerre avec l’Érythrée jusqu’en 2018, avait envoyé des troupes à travers la frontière pour soutenir les forces gouvernementales éthiopiennes.