Le corps étatique appelle à regénérer un système à bout de souffle. Celui-ci entrainerait une inefficacité chronique, une surfacturation des coûts et des dysfonctionnements administratifs.
Tout démarre par un constat peu reluisant. Les finances publiques françaises sont en bernes du fait de la crise sanitaire. Le PIB devrait ainsi chuter de 11% et le déficit public se hisser à la hauteur de 250 milliards d’euros alors qu’il se situait à 50 milliards d’euros avant l’épidémie. Une situation intenable qui exige une réduction des dépenses publiques afin de limiter la casse. Et puisque certaines dépenses, à l’instar du plan de relance, sont indispensables pour la bonne tenue de la situation économique, il est nécessaire de réduire la voilure dans d’autres politiques. La sécurité sociale en fait partie.
Celle-ci est effectivement dans le collimateur de la Cour. La fraude sociale avait d’ailleurs suscité une certaine émotion le mois dernier avec la révélation d’un cout de plusieurs milliards d’euros par an pour les contribuables. Des dépenses s’ajoutant au lourd déficit de la sécurité sociale, qui devrait, crise oblige, dépasser la barre des 40 milliards d’euros cette année. Une situation qui ne devrait pas s’améliorer ces prochaines années puisque le déficit devrait se maintenir autour de 20 milliards d’euros par an.
Ainsi, la Cour avance plusieurs solutions pour réduire les dépenses. Elle propose en premier lieu des mesures structurelles visant à renforcer l’efficacité du système de santé. Parmi les pistes avancées se trouvent la simplification du système de financement des hôpitaux, l’optimisation des achats de matériels médicaux ou l’accélération de la mise en place des groupements hospitaliers de territoires. Les prestations de solidarité devront également être mieux calibrées afin d’éviter tout dysfonctionnement. Ainsi, certaines politiques visant à améliorer la retraite des actifs ont produit l’effet inverse de l’objectif recherché. Les carrières courtes ou incomplètes sont par exemple mieux valorisées que les carrières longues et faiblement rémunérées. Certains de ses travailleurs n’atteignent même pas le minimum vieillesse alors qu’ils ont travaillé toute leur vie.
Enfin, des économies sont également attendues en matière de gestion. Il serait essentiel de moderniser l’action publique, en particulier grâce au soutien des nouvelles technologies, afin de réduire le volume d’erreurs et accélérer les processus administratifs.