Si le MEDEF a salué l’allongement du congé paternité, estimant cette mesure en phase avec les attentes de la société, l’organisation patronale a mis en garde sur les difficultés qu’elle entrainera pour les entreprises.
A partir de juillet 2021, le congé paternité sera doublé. Le gouvernement a annoncé aujourd’hui qu’il passera de 14 à 28 jours. Le congé paternité est actuellement composé de deux phases : un congé de naissance de trois jours, obligatoire et pris en charge par l’employeur et un congé paternité de onze jours. Ce dernier étant facultatif et pris en charge par la sécurité sociale. C’est celui-ci que le gouvernement a souhaité rallonger, l’étendant de 11 à 25 jours. Cet allongement serait toujours financé par la sécurité sociale mais désormais, une partie de ce congé deviendra obligatoire et non plus facultative.
Une mesure saluée par Patrick Martin, actuellement président délégué du MEDEF, sur franceinfo. “C’est le sens de l’histoire. On voit très bien dans les jeunes générations qu’il y a cette aspiration des couples à s’occuper plus des enfants, à mieux se partager les tâches, on n’est évidemment pas ignorants ni indifférents à cette pression qui existe dans le monde entier et contribuera probablement à ce que nos enfants soient plus équilibrés à l’avenir”. Cependant, l’équation n’est que positive selon l’organisation.
En effet, cette mesure devrait entraîner un coût de 300 millions d’euros pour les entreprises puisque 60% de celles-ci cotisent aux allocations familiales. Une difficulté renforcée par un contexte économique incertain du fait de la crise sanitaire. Patrick Martin critique ainsi le timing de l’annonce qui renforcerait cet aspect. Bien qu’effective à partir de juillet 2021, il estime que l’annonce de cette mesure se rajoute tout de même aux difficultés actuelles.
En outre, cette mesure provoquera des problèmes d’organisation au sein des entreprises. Un salarié occupant un poste clé verra ainsi son absence prolongé. Un problème à ne pas sous-estimer pour les petites et moyennes entreprises, particulièrement exposées à ce risque. Enfin, Patrick Martin conteste la décision de faire porter le cout de la mesure sur les entreprises. “On ne peut pas vouloir les choses et leur contraire, relocaliser, redonner de la compétitivité aux entreprises françaises, et puis incidemment, par différents biais, leur compliquer la vie et alourdir leurs charges”