Actualité Politique

Nucléaire : Le ministre iranien des Affaires étrangères rejette l’appel européen à revenir sur l’accord

Le ministre iranien des Affaires étrangères, Javad Zarif, décline l’appel de la France, de la Grande Bretagne et l’Allemagne demandant à Téhéran de revenir à l’accord de 2015 sur l’énergie nucléaire avant les États-Unis.

L’Iran a repris l’enrichissement d’uranium à haute teneur en janvier, plus d’un an après que l’ancien président américain Donald Trump se soit retiré de l’accord sur l’énergie nucléaire signé en 2015. Mais l’administration de Joe Biden, en place depuis quelques semaines, a exigé que l’Iran respecte pleinement l’accord avant même de discuter de la levée des sanctions. Dans un communiqué conjoint, La France, la Grande-Bretagne et l’Allemagne ont lancé un appel à l’Iran de revenir sur l’accord : « Nous appelons instamment l’Iran à mettre fin à ces activités sans délai et à s’abstenir de toute nouvelle violation de ses engagements nucléaires ». Selon eux, « en accélérant ses violations, l’Iran compromet la possibilité qu’un retour à la diplomatie permette la réalisation pleine et entière des objectifs du PAGC [Plan d’action global commun] ».

M. Zarif a dénoncé sur Twitter, l’appel des signataires européen de revenir sur l’accord alors que les États-Unis restent en infraction en continuant à imposer des sanctions. « En vertu de quelle logique l’IRAN est-il tenu de mettre un terme aux mesures correctives qu’elle a prises un an après que les États-Unis se sont retirés du JCPoA et continuent de le violer ? Qu’ont fait les E3 pour remplir leurs obligations ? » a déclaré Javad Zarif. Il a également fait référence au paragraphe 36 du JCPoA, qui définit la manière dont les différends entre les parties, qui comprennent également la Russie, la Chine et l’Union européenne, doivent être résolus. Le texte stipule que si les allégations selon lesquelles une partie n’a pas respecté l’accord ne sont pas réglées dans un délai de 80 jours, le plaignant a le droit de se retirer.

Rappelons que l’ancien président américain Donald Trump s’est retiré de l’accord en mai 2018 et a réimposé les sanctions. En janvier 2020, Trump a ordonné l’assassinat du général des Gardiens de la révolution iranienne Qasem Soleimani lors d’une attaque de drone à l’aéroport de Bagdad, selon le Pentagone. Ce qui a fait remonter les tensions d’un cran. L’Iran a marqué l’anniversaire de l’assassinat de Soleimani en commençant à enrichir de l’uranium à une concentration de 20 % de l’isotope fissile U-235, en violation des termes du JCPoA – bien moins que ce qui est nécessaire pour une arme nucléaire, mais plus que ce qui est utilisé dans la plupart des réacteurs atomiques. Le JCPoA reconnaît le droit de l’Iran à l’utilisation pacifique de l’énergie nucléaire, en échange d’un engagement à ne pas développer d’armes nucléaires, soutenu par un régime d’inspections des Nations unies. En contrepartie, les États-Unis et les pays de l’E3 ont accepté de lever les sanctions sur les exportations de pétrole iranien.

Leave a Comment