Malmenés en début de match et éprouvés mentalement, les deux joueurs ont su corriger le tir pour s’imposer au forceps dans deux finales riches en suspense, à défaut d’être spectaculaires.
Enfin ! Après 3 finales perdues, deux contre Rafael Nadal à Roland Garros et une cette année face Novak Djokovic en Australie, Dominic Thiem a enfin su concrétiser. L’autrichien de 27 ans a cependant du affronter ses démons dans un premier temps avant de venir à bout de son opposant, l’allemand Alexander Zverev. Malhabile dans ses déplacements, friable sur chacune de ses frappes et dans le dur mentalement, le favori s’est rapidement retrouvé mené deux manches à rien, avec un break de retard dans le troisième set.
Mais c’est bien dos au mur que Thiem a finalement su se retrouver. Conscient de gâcher une opportunité exceptionnelle, l’autrichien a placé davantage d’aplomb dans ses frappes pour imposer son jeu de cogneur. A contrario, Zverev, guère impressionnant depuis le début du tournoi, a renoué avec les faiblesses aperçues durant la quinzaine. L’allemand s’est crispé alors que la victoire lui tendait les bras, offrant l’opportunité à l’autrichien de revenir dans la bataille. Malgré un nouveau break réalisé dans la manche décisive, le bras de l’allemand s’est finalement rompu. Dominic Thiem s’impose alors au forceps : 2/6 4/6 6/4 6/3 7/6(4).
Une juste récompense pour l’autrichien, demeuré dans l’antichambre du “Big 3” durant de longues années et un résultat encourageant pour son jeune adversaire. Mais cette quinzaine new-yorkaise a également mis en lumière l’écart séparant le Big 3 des autres joueurs. Absents tous les trois du tournoi, on ne peut guère dire que leurs opposants se sont distingués. La partie haute du tableau fut d’une grande faiblesse, alors que dans la partie basse, Thiem a montré hier soir qu’il n’aurait pas probablement jamais remporté le titre face à une opposition plus relevée.
Chez les dames, le scénario fut presque identique. Déjà lauréate de deux tournois du Grand Chelem, dont un ici à Flushing Meadows, Naomi Osaka s’est pourtant montré ô combien fébrile en début de partie. Balayée 6/1 dans la première manche, malmenée autant par la technique que par la tactique de Victoria Azarenka, la japonaise aurait bien pu perdre la partie sans jamais y entrée. D’autant plus que ses seconds sets n’ont guère été convaincant. Mais Osaka a su changer de tactique en frappant moins fort pour placer davantage ses frappes. Un changement récompensé par le gain des deux sets suivants, 6/3 6/3. Et par conséquent de son troisième tournoi du Grand Chelem ainsi qu’une troisième place au classement WTA.