Politique

Lionel Jospin critique la politique d’Emmanuel Macron

L’ancien premier ministre a émis des réserves sur l’action du chef de l’Etat, jugée anachronique, verticale et centralisée.

Emmanuel Macron n’est pas un produit de l’histoire, il est le produit d’un moment“. L’analyse, bien que sévère, se veut cependant tournée vers la réflexion. S’il se déclare au-dessus de la mêlée, l’ancien candidat à la présidentielle de 2002 a souhaité exprimer sa vision politique sur différents sujets d’actualité à l’instar du libéralisme et du socialisme, afin de reconstruire un Parti Socialiste en perdition.

C’est tout d’abord l’orientation politique du chef de l’Etat qui pose selon lui problème. “La politique d’Emmanuel Macron est fondée sur le néolibéralisme. Ce néolibéralisme termine une phase de 40 ans ouverte par Thatcher et Reagan dans les années 80, de dérégulation mondiale, de montée des inégalités, de domination des milieux économiques, d’oublis de la politique sociale. Pendant les trois années qui viennent de s’écouler, c’est dans cette orientation que s’est situé le président de la République. Je pense qu’il commet un anachronisme”.

A ce titre, il invite le Parti Socialiste (PS), et plus largement la gauche française, à se détacher du courant libéral. Il estime en effet que les anciens cadres du PS ont eu tord d’avoir voulu constituer un amalgame entre libéralisme et socialisme. Un amalgame ayant perturbé la ligne directrice du parti et semé le trouble chez les militants, avant d’aboutir à la désillusion de 2017. Lionel Jospin donne cependant quelques clés nécessaires à la reconstruction du parti : des responsables nationaux peu nombreux et clairement identifiés, un ressaisissement de la question sociale et la nécessité de fédérer les listes de toutes les gauches, en dépit des divergences, sous peine de voir se profiler une nouvelle désillusion.

La politique menée par Emmanuel Macron lui paraît également contraire aux souhaits des français, en particulier autour de la question de la verticalité. “Être vertical au moment où les Français expriment un désir de participation, d’écoute, je pense que c’est une autre forme d’anachronisme […] Dans ce mouvement, on n’élit pas les dirigeants ni les candidats aux législatives ou sénatoriales, ils sont désignés d’en haut par un comité, ce qui est une forme de régression démocratique”. Enfin, il attaque Emmanuel Macron et son parti sur sa centralité, estimant qu’ils n’avaient pas d’attaches dans le pays, pas de vie intérieure.

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