Face à ce triste constat, l’association Reporters sans frontières a demandé à l’ONU d’agir. Elle souhaite la création d’un représentant spécial pour la sécurité des journalistes.
Ce sont 32 morts de trop. Le métier de journaliste reste une profession à risque et pourtant ô combien nécessaire à l’État de droit. Ils font ainsi figure de chiens de garde de la démocratie. L’association Reporters sans frontières a par conséquent lancé un nouvel appel auprès de l’ONU. Elle souhaite la création d’un représentant spécial pour la sécurité des journalistes. Selon Reporters sans frontières, le dispositif actuellement mis en place par le secrétaire général des Nations-Unies est insuffisant.
“Il reste un peu plus d’un an au secrétaire général pour agir. Et laisser un héritage significatif en matière de lutte contre l’impunité et de protection des journalistes. La désignation d’un membre de son équipe comme contact privilégié, seule action concrète qu’il ait menée pour l’instant, est insuffisante”. Bien que le nombre de journalistes tués soit en baisse par rapport à l’an passé, il est difficile d’interpréter ce chiffre tant la crise sanitaire a impacté l’exercice de la profession.
L’association annonce cependant une hausse du nombre de pressions et d’exactions commises contre les journalistes. La hausse des tensions, qu’elle soit liée au contexte sanitaire ou social, a des répercussions négatives sur la profession. Une profession faisant parfois figure de bouc-émissaire idéal. “Les menaces sont de plus en plus nuancées et beaucoup plus difficiles à combattre. Sur la dernière décennie, presque 1.000 journalistes ont été tués en lien avec leur travail. Des crimes quasiment toujours impunis. Beaucoup de ces cas n’ont pas fait l’objet d’une véritable enquête et les coupables n’ont jamais eu à répondre de leurs actes“.
Ce constat justifie l’utilisation de mécanismes internationaux. Ces derniers s’avéreraient précieux pour mener des enquêtes plus approfondies sur ces menaces ou exactions. Elles ont alors un caractère dissuasif dans des pays où les journalistes sont livrés à eux-mêmes. Permettant ainsi aux reporters d’effectuer un travail plus ambitieux et de meilleure qualité. Le journalisme d’envergure étant un rempart contre la désinformation et le parti pris qui sévissent dans ce monde.