Selon l’ancien député européen et l’universitaire, cette fédération s’avérerait nécessaire afin de relancer le processus d’intégration européen et faire davantage entendre la voix de l’Europe à l’international.
Dans la tribune publié au sein du journal Le Monde, l’appel part d’abord d’une crainte. Celle de voir l’Europe divisée en différents groupes d’intérêts. Les nationalistes du groupe de Visegrad (Pologne, Hongrie, République Tchèque…), les Etats frugaux et affairistes du Nord (Pays-Bas, Suède, Danemark, Autriche), les pays plus endettés de la Méditerranée et le traditionnel couple franco-allemand. Des divisions qui, en impactant la cohésion et la portée de l’intégration européenne, en limitent sa puissance à l’international. Et ce alors que les rivaux et compétiteurs sont légions (Etats-Unis, Chine, Turquie, Russie…).
Par conséquent, les deux hommes proposent un approfondissement stratégique de l’axe franco-allemand. “Au lieu d’aggraver la dépression européenne, nous devrions oser le grand saut en développant les plans avancés et les véritables progrès réalisés en 2019 et 2020, qui s’inscrivent dans le contexte du traité d’Aix-la-Chapelle et du plan de crise de l’Union européenne (UE) proposé par Angela Merkel et Emmanuel Macron. Une fédération progressive franco-allemande, tel est l’objectif.”
Ils plaident alors pour l’élaboration d’une nouvelle confédération centrée sur des réalités de faits. Celles de la convergence sociétale, des idées et des institutions qui ont contribué au rapprochement des deux pays ces dernières décennies. Ils attendent de ce fait une plus grande coopération entre les deux Etats, en particulier sur le plan écologique. Une coopération pouvant jouer un rôle moteur dans l’approfondissement de la construction européenne en surmontant les divisions internes. Le point d’orgue résiderait dans le partage du siège occupé par la France au conseil de sécurité de l’ONU afin de promouvoir les positions et les valeurs de l’Europe au plus haut-niveau.