Malgré un important dispositif de sécurité et les restriction lié au covid-19, ils étaient plusieurs milliers collés-serrés mardi, aux abords du palais de justice de Paris, pour pointer du doigt les violences policières. Si le début de la manifestation s’est déroulée dans le calme, des incidents ont éclaté en début de soirée : des jets caillasses, des barricades ainsi que le blocage d’une partie du périphérique parisien ont notamment été constatés.
Le poste de la police municipale dans la ville voisine de Clichy-la-Garenne a également été vandalisé. « Avec ce qu’il se passe aux Etats-Unis, j’ai l’impression qu’il y a une prise de conscience de ce qu’on vit au quotidien, du racisme dont nous sommes régulièrement victimes de la part des forces de l’ordre, confie une participante. Adama, c’est devenu un symbole mais il y en a plein d’autres comme lui. » Déclare un manifestant.
Devant le tribunal, ils sont nombreux à établir un parallèle avec l’affaire George Floyd, ce quadragénaire afro-américain décédé à Minneapolis après avoir agonisé pendant huit minutes sous le genou d’un policier blanc. Dans la foule, les pancartes « Black Lives Matter » sont légion. « Aujourd’hui, quand on se bat pour George Floyd, on se bat pour Adama Traoré », insiste, au micro, sa sœur aînée, Assa, rappelant que son frère « a porté le poids des trois gendarmes » avant sa mort, ce qu’a reconnu l’un des militaires. Dans la foule, des milliers de personnes scandent « Stop les crimes racistes », « On n’oublie pas, on ne pardonne pas » ou encore « tout le monde déteste la police ».
C’est une colère similaire qui animait les manifestants sur Hollywood Boulevard, quelques heures plus tard. « What do we want ? Justice ! When do we want it ? Now ! » Une semaine après la mort de George Floyd, un Afro-Américain mort asphyxié sous le genou d’un policier blanc, plusieurs milliers d’habitants de Los Angeles ont à nouveau défilé, mardi, et des centaines de milliers d’Américains ont fait de même dans tout le pays, de Washington à Portland.