C’est le grand jour pour la filière automobile, avec les annonces d’Emmanuel Macron concernant un plan de soutien de 8 milliards d’euros. Objectif: faire de la France le leader de la production de véhicules propres en Europe.
Le constat est sans appel: la reprise du marché ne sera que progressive, et les industriels prévoit des ventes en baisse de 20 à 30% cette année. Dans la conjoncture actuel, les pouvoirs publics ont organisé un plan de relance qui ce constitue de 3 axes et visera à la fois à stimuler la reprise à court et plus long terme.
Le somme total de l’investissement public s’élève à 8 milliards d’euros, dont 1 milliard sont réservé pour constructeurs et équipementiers (…et 5 milliards de prêt à Renault). En contrepartie, les constructeurs s’engagent à mettre en valeur le made in France par leurs productions.
De ce fait, Peugeot va produire à Sochaux la prochaine génération de son 3008. Renault, lui, quadruplera sa production de véhicules électriques en France d’ici 2022. Il a par ailleurs pris la décision de développer le nouveau moteur électrique de l’Alliance à Cléon, et non plus en Asie.
De plus, le projet de production d’une batterie européenne va bénéficier du concours de Renault, qui entre au capital du projet auquel participent notamment les groupes PSA et Total.
A court terme, le but est d’inciter les automobilistes à renouveler leurs véhicules pour des modèles plus vertueux. “L’objectif est de sortir les véhicules les plus polluants de la circulation d’un côté, et de l’autre de booster le passage à l’électrique”, résume un représentant du ministère de la transition écologique.
Pour ce faire, le bonus à l’achat accordé aux particuliers voulant acheter un véhicule électrique passera de 6 000 à 7 000 € (dans la limite d’un prix d’achat à 45 000 €) pour une période courant du 1er juin au 31 décembre. Pour les entreprises et collectivités, cette aide passera de 3 000 à 5 000 €.
En parallèle, les modèles à motorisation hybride rechargeable, jusqu’ici exclues des systèmes de primes, bénéficieront d’un bonus de 2 000 €. Un moyen de soutenir les constructeurs français qui disposent de plus en plus de modèles de ce type dans leurs gammes.
La prime à la conversion, réservée aux ménages dont le revenu fiscal est inférieur à 18 000 € net (soit les trois quarts des Français, selon Emmanuel Macron), se voit quant à elle augmentée à 3 000 € pour l’achat d’un véhicule à moteur thermique, et à 5 000 € pour un modèle électrique..
Pour mettre en avant la mobilité électrique, les pouvoirs publics vont augmenter le nombre de bornes de recharge. 100 000 unités seraient ainsi installées d’ici à la fin 2021, à la fois dans les villes, les copropriétés et sur les grands axes, où l’objectif est d’installer des bornes rapides tous les 150 km sur autoroute. “Aucun autre pays européen n’est aussi ambitieux en matière de véhicules propres”, martèle Emmanuel Macron.
A plus long terme, les pouvoirs publics mettre en avant les investissements industriels fait en France, avec pour objectif d’augmenter sa production à 1 millions de modèles électriques et hybrides chaque année à l’horizon 2025. LaFrance deviendrait alors exportatrice de véhicules “propres”. “C’est en France que le véhicule propre de demain s’inventera”, martèle le chef de l’Etat. “Il s’agit d’un plan de l’avenir de l’automobile du XXIème siècle.”