Frédéric Mion a démissionné hier du poste de directeur de l’Institut d’études politiques (IEP) – Sciences Po de Paris après l’accusation d’inceste sur le professeur de l’université Olivier Duhamel.
Début janvier, Olivier Duhamel, ancien professeur à l’Institut d’études politiques de Paris, communément appelé Sciences Po, a été accusé d’inceste par sa belle-fille, l’avocate Camille Kouchner. Dans son livre, elle affirme que Duhamel a également agressé sexuellement son frère jumeau lorsqu’ils avaient 13 ans.
« Notre maison traverse une période très douloureuse depuis la révélation des faits délictueux reprochés à Olivier Duhamel », a déclaré Frédéric Mion dans sa lettre de démission. « Depuis ce jour, toutes mes décisions ont été guidées par la volonté de préserver notre établissement, ses salariés, ses enseignants, ses chercheurs et sa communauté étudiante de cette affaire dans laquelle ils n’avaient aucune part. » Il a souligné qu’il estimait qu’il était de son devoir de ne pas quitter son poste avant que l’enquête ne soit menée à bien. Selon Mion, le rapport sur les résultats de l’inspection des actions de la gouvernance de l’université concernant l’affaire lui a été envoyé mardi, et il a souligné des erreurs de jugement et des incohérences dans la façon dont il a exprimé sa position sur l’affaire. Cette décision intervient après la que plusieurs syndicats étudiants pour démissionner dans le cadre du scandale d’inceste de Duhamel après avoir admis dans une déclaration de janvier qu’il avait pris connaissance des allégations à la fin de 2019 et semblait croire qu’elles étaient sans fondement.
« Le dimanche 3 janvier au soir, Olivier Duhamel m’a informé qu’un livre l’accusant de violences sexuelles serait publié au cours de la même semaine », avait alors déclaré Mion. « Ce n’est que le lendemain que j’ai appris, à travers les articles de presse, le tableau complet du crime dont Olivier Duhamel est accusé. Ces révélations ont été un choc pour notre institution dans son ensemble, tout comme elles l’ont été pour moi personnellement. Mon étonnement n’était en rien feint ».