L’association de soutien aux droits humains a publié un rapport dénonçant l’Etat français au sujet de l’encadrement des manifestations. Elle conteste des méthodes brutales et un acharnement judiciaire à l’encontre des manifestants.
“Sous la présidence d’Emmanuel Macron, le droit de manifester a été attaqué comme jamais dans l’histoire récente“. Dans son rapport consacré à la protection du droit de manifestation, l’association se montre très critique à l’égard d’Emmanuel Macron. Encourageant même ses lecteurs à signer une pétition afin de rappeler au Président “ses engagements” en la matière. Amnesty International cible tout particulièrement les lois mises en place à partir de 2018. Des lois qu’elle estime contraires au droit international car “spéculatives, trop larges et non-proportionnées“.
Ces lois avaient notamment pour objectif de lutter contre les casseurs. Elles punissaient entre autre l’outrage à l’égard des forces de l’ordre et la dissimulation du visage lors de manifestations. Des lois jugées pas assez spécifiques et propices à la répression arbitraire. Ainsi, de nombreux manifestants pacifiques auraient été verbalisés et arrêtés sur ces fondements. Y compris des journalistes ou des observateurs des droits de l’homme. Selon l’association, ce climat viserait à dissuader les français d’exercer leur droit de manifestation en multipliant les arrestations préventives, en limitant la liberté d’expression et en renforçant l’acharnement judiciaire à leur encontre.
“Utiliser la loi de manière abusive contre les personnes qui prennent part à des manifestations n’est pas aussi visible que les violences policières. Mais c’est une autre forme de violence avec des effets tout aussi dévastateurs pour les personnes et le droit de manifester. Les autorités françaises doivent cesser de transformer les manifestants en délinquants et modifier toutes les lois qui portent atteinte au droit de se réunir pacifiquement“. L’association a ainsi recueilli de nombreux témoignages de manifestants s’estimant bafoués par la justice française. Plusieurs d’entre eux affirment par exemple avoir été condamnés sur la base de soupçons, sans base légale solide.
En 2018 et 2019, plus de 40 000 auraient été condamnés pour des infractions et divers délits en lien avec des manifestations.