Alors que les zones de tensions se multiplient entre les deux pays, les relations commerciales pâtissent des différentes mesures de rétorsion mises en place par les deux gouvernements.
Montesquieu avait coutume de dire que le commerce adoucissait les mœurs. Les relations entre la Chine, premier partenaire commercial de l’Australie, et cette dernière n’ont cependant rien de pacifique. En 2019, les investissements chinois en Australie ont presque été divisé par deux selon les chiffres officiels annoncés aujourd’hui. Une conséquence logique d’une longue suite de tensions où les thèmes de sécurité nationale, de transparence sanitaire, d’affaires intérieures et de libéralisme politique ont été régulièrement abordés.
Tout avait démarré à propos d’espionnage. Les services secrets australiens avaient mis en garde le gouvernement contre l’influence grandissante de la Chine au sein du pays. Une influence menaçant directement la sécurité nationale puisque des opérations d’influence, d’espionnage et des cyber attaques avaient été répertorié par les services. Malgré les démentis de Pékin, Canberra avait considérablement durci en juin dernier les règles encadrant les investissements étrangers au sein du pays. L’Australie avait également limité l’essor de la technologie chinoise en excluant Huawei des opérateurs susceptibles d’installer le réseau de la 5G dans le pays.
En parallèle, la Chine n’a pas été inactive. Elle a décidé d’imposer de lourdes taxes sur certains produits australiens à l’instar du bœuf, de l’orge et du vin. Mais les tensions sont également d’ordre politique. L’Australie avait vivement dénoncé la politique chinoise à propos d’Hong-Kong ainsi que l’opacité du régime chinois durant la crise du coronavirus. Elle a d’ailleurs appuyé les sollicitations américaines d’une enquête sur les origines de l’épidémie. La Chine avait répliqué en dénonçant une ingérence dans ses affaires intérieures.
Régulièrement critiquée pour son opacité, ses interférences entre les acteurs publics et privés ainsi que pour sa politique active en matière d’espionnage, la Chine se trouve actuellement dans l’œil du cyclone. Alors que ses relations avec les Etats-Unis, l’Inde et l’Australie ne cessent de se dégrader, Pékin doit également gérer ses relations avec l’Union Européenne. Une rencontre avec différents représentants, comme la présidente de la Commission, la chancelière allemande et le président du Conseil Européen doit avoir lieu aujourd’hui. L’Union Européenne avait prévu d’interpeller Pékin sur le manque de réciprocité en matière d’ouverture des marchés, sur les violations des droits de l’homme et sur les collusions entre acteurs publics et privés qui créeraient une concurrence déloyale pour les acteurs étrangers.