Mis en arrêt depuis le mois de mai, Félicien kabuga, financier présumé du génocide rwandais sera fixé sur son sort le 30 septembre par la cour de cassation française car il est possible qu’il soit envoyé en Tanzanie pour son jugement.
Kabuga, qui a 84 ans selon les officiels, mais prétend en avoir 87, a été arrêté en mai à son domicile près de Paris après 25 ans de fuite. Il est accusé d’être l’un des principaux financiers du génocide rwandais de 1994 de quelque 800 000 personnes par des extrémistes hutus visant des Tutsis rivaux mais aussi des Hutus modérés.
Un tribunal français a statué en juin que Kabuga devait être jugé au Mécanisme des tribunaux pénaux internationaux (MICT) basé à Arusha, en Tanzanie. Mais ses avocats ont fait appel, invoquant une santé fragile et craignant que le tribunal de l’ONU en Afrique ne soit biaisé contre lui. Lors d’une audience mercredi à la Cour de cassation, la Cour suprême française pour les affaires pénales, l’avocat de Kabuga, Louis Bore, a également fait valoir que son client ne pouvait pas être correctement traité médicalement en Tanzanie. Kabuga souffre de diabète, d’hypertension artérielle et de leucoaraïose, une maladie incurable qui érode les capacités physiques et cognitives, a déclaré Bore.
Si la plus haute cour d’appel de France approuve son transfert, Kabuga aurait un mois pour comparaître devant le MICT, qui a repris les fonctions du Tribunal pénal international pour le Rwanda de l’ONU lors de sa fermeture officielle en 2015. Kabuga, autrefois l’un des hommes les plus riches du Rwanda, était inculpé par le tribunal en 1997 pour sept chefs d’accusation, dont le génocide. Il nie toutes les accusations. Il aurait acheminé de l’argent vers des milices en tant que président du fonds de défense nationale. Kabuga est également accusé d’avoir mis en place la milice Interahamwe qui a commis des massacres et la Radio-Télévision Libre des Mille Collines, qui a incité les gens au meurtre.