La rivalité ne cesse de croitre entre les États-Unis et la Chine concernant les infrastructures de câbles Internet sous-marins, dans la région pacifique.
Les États-Unis ont annoncé une aide militaire de 345 millions de dollars à Taïwan, ce qui a suscité l’inquiétude de la Chine qui considère l’île comme faisant partie de son territoire. Les tensions entre les deux puissances s’étendent au-delà des considérations militaires et englobent des enjeux stratégiques, économiques et industriels, notamment autour des micropuces et du cyberespace.
La Chine a développé une stratégie appelée les “Nouvelles routes de la soie numériques” visant à renforcer son influence économique et politique en créant des liaisons numériques parallèles aux itinéraires commerciaux traditionnels. Huawei Marine Networks (HMN) est l’un des acteurs clés dans cette initiative, bien que les préoccupations occidentales concernant la sécurité et l’espionnage aient conduit à des obstacles et des blocages pour les projets de câbles chinois.
Les États-Unis ont mis en œuvre l’initiative “Clean Network” pour empêcher les liaisons directes entre la Chine et d’autres pays via des câbles transpacifiques, entraînant des revers pour les projets chinois. Les opérateurs chinois ont également cherché à étendre leur propre influence en développant des projets de câbles sous-marins, tels que le projet “EMA” reliant la Chine à la France via Hong Kong, avec l’intention de réduire leur dépendance vis-à-vis des infrastructures occidentales.
La rivalité entre les États-Unis et la Chine dans le domaine des câbles Internet sous-marins soulève des inquiétudes quant à la création d’un “splinternet”, où les deux puissances pourraient contrôler et restreindre davantage l’accès à Internet pour leur propre population. La qualité du service Internet et les libertés individuelles pourraient en souffrir, ce qui souligne l’importance croissante de ces infrastructures sous-marines dans les équilibres mondiaux et les relations internationales.