L’Afghan était soupçonné d’avoir des liens avec les talibans. Après son arrivée à Paris, il a quitté la zone de surveillance qui lui avait été imposée par la DGSI.
D’après les informations reçues du parquet de Paris par Le Figaro, l’Afghan qui était détenu après avoir quitté la zone de surveillance qui lui avait été imposée à son arrivée de Kaboul a été condamné à 10 mois d’emprisonnement après avoir comparu immédiatement devant le tribunal le mercredi 25 août.
Arrivés de Kaboul, Ahmat M. et quatre autres Afghans ont été informés d’une « mesure administrative personnelle de contrôle et de surveillance » (Micas), qui est une mesure relevant de la loi antiterroriste. Les cinq personnes sont soupçonnées d’être liées aux talibans. Certaines d’entre elles ont été vu avec des armes dans les rues de Kaboul, et l’une d’entre elles a reconnu avoir érigé des barrages routiers à côté du mouvement islamique.
Selon le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin, Ahmat M. a été détenu « quelques minutes » après avoir quitté la « zone que la DGSI lui a demandé de réserver » en périphérie parisienne. Plus tard lundi après-midi, il a été interpellé dans une épicerie du 18e arrondissement de Paris, où il aurait été retrouvé car il ne portait pas de masque.
Des justifications peu convaincantes lors de l’audience
L’homme encourait jusqu’à trois ans de prison et 45 000 euros d’amende. Lors de l’audience en présence de l’Agence France-Presse mercredi, des représentants du procureur ont également requis une peine de 12 mois d’emprisonnement, dont une peine « résolue et dissuasive » avec sursis de 6 mois.
Selon le procès-verbal de réunion cité à l’audience, Ahmat M., né en 1991, a déclaré avoir travaillé comme procureur en Afghanistan avant de reprendre ses études de droit. Il a expliqué qu’il voulait acheter des médicaments car il avait des maux de tête et des vomissements à son arrivée. Il lui a également dit dans un langage parfois confus qu’une personne avec qui il logeait dans le même hôtel était disposée à lui acheter ces médicaments, mais ne se rendait pas compte qu’il allait à Paris. Interrogé par les enquêteurs, l’homme a affirmé qu’Ahmat M. lui avait demandé de l’accompagner à Paris pour acheter une carte SIM.
Ahmat M. a également laissé entendre qu’il ne comprenait pas qu’il faisait l’objet de mesures de surveillance, affirmant qu’il n’était pas là lorsque le commissaire l’a informé de cette dernière avec un interprète, et que c’est son épouse qui a signé le document. Un argument qui n’a pas convaincu le tribunal, il a donc été condamné à dix mois de prison. Selon le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal, la personne en question fait partie d’un entourage afghan qui « devrait avoir des liens avec les talibans », mais ce lien reste à « déterminer ».