Le président turc Recep Tayyip Erdogan a déclaré vouloir ouvrir une nouvelle page avec l’UE. Il s’est récemment entretenu avec le président du Conseil européen alors que les tensions demeurent vives entre les deux puissances.
Serait-ce le début d’une nouvelle ère ? Difficile d’y croire tant les sujets clivants sont nombreux entre la Turquie et les États européens. Alors que leurs relations sont purement et simplement détestables. La Turquie a effectivement multiplié les provocations ces dernières années. Outre l’intrusion sur les eaux territoriales grecques, elle a également été particulièrement critique à l’encontre de l’Occident. Les passes d’armes avec Emmanuel Macron ont d’ailleurs fait la une de l’actualité. Mais Erdogan est également vivement critiqué pour son rôle supposé dans l’instrumentalisation de l’islam politique en Europe.
Mais la Turquie n’agace pas uniquement l’Europe. Le ministre émirati des affaires étrangères avaient violemment taclé le leader turc : “Dès qu’il voit une faille ou une faiblesse, il l’utilise pour accroître son influence. C’est seulement lorsqu’on lui montre la ligne rouge qu’il se montre prêt à négocier“. Le secrétaire d’État américain Mike Pompeo avait été lui encore plus virulent. Lors d’une réunion à l’OTAN, il avait effectivement attaqué le double-jeu de la Turquie et l’ambiguïté de sa politique étrangère. Le statut d’allié et de membre de l’OTAN de la Turquie avait presque été remis en cause.
Mais Erdogan affirme être prêt à faire table rase du passé. Lors de son entretien avec Charles Michel, le président du Conseil Européen, il a affiché sa volonté de reconstruire les relations entre le Vieux Continent et la Turquie. Il a notamment affirmé vouloir regarder la situation dans son ensemble et sur la base d’intérêts communs. Le pacte migratoire signé en 2015 pourrait à ce titre est le point de départ d’un climat apaisé. Il faut dire que la Turquie subit de plein fouets les sanctions économiques de l’Occident. Aux sanctions de l’UE concernant l’intrusion dans les eaux territoriales grecques se sont ajoutées celles de l’OTAN suite à l’achat de matériels militaires russes.
Erdogan a ensuite conclu son intervention par ces mots. : “Nous espérons que l’UE puisse adopter une attitude constructive et de bon sens envers la Turquie“.