L’Assemblée générale des Nations-Unies a adopté une résolution en ce sens. Bien que dénué de valeur contraignante, ce texte dispose d’une certaine portée politique. Et confirme l’illégalité de l’opération russe.
Les votes reflètent toute la sensibilité du dossier. 63 pays ont adopté la résolution, 62 se sont abstenus et 17 se sont exprimés contre. Mais aujourd’hui, le camp occidental a tout de même remporté une bataille politique contre la Russie. Celle-ci est priée par l’ONU de “se retirer immédiatement, complétement et sans conditions de Crimée. La Russie doit également cesser toute activité militaire dans la région“. En outre, la résolution assimile la Russie à une “puissance occupante“. Alors que ses activités en Crimée sont comparées à des “tentatives de déstabilisation“.
La Russie avait effectivement envahi la Crimée en 2014. Ce territoire comportant une importante population russophone avait proclamé son indépendance lors d’un référendum. Un référendum jugé illégal par l’Ukraine. La Russie était alors intervenu militairement, estimant que la population russe était opprimé par le pouvoir ukrainien. Le camp occidental avait ensuite protesté contre cette intervention. Il estimait que celle-ci constituait une agression. Violant de ce fait les règles du droit international et la souveraineté ukrainienne. Les tensions sont aujourd’hui vives entre les deux camps.
Mais la portée de la résolution reste incertaine. En effet, elle ne dispose d’aucune valeur contraignante. Rien n’oblige donc la Russie a cesser ses opérations. Un élément rappelant les débats autour de l’ONU. De nombreuses voix estiment que le Conseil de Sécurité est inefficace du fait de l’antagonisme de ses membres. Or, parmi ses membres se trouvent la Russie et les principaux initiateurs de la résolution (France, Royaume-Uni, États-Unis). Il est donc possible que la seule valeur de la résolution… soit simplement politique.