Tel est le constat dressé par Laurent Nunez, coordinateur national du renseignement et de la lutte contre le terrorisme. S’il estime que la menace est aussi redoutable que difficile à prévoir, il maintient toute sa confiance dans la vigilance et l’action de l’Etat.
Laurent Nunez est conscient de l’ampleur de la tâche. Même si les services de renseignement travaillent d’arrache-pied, avec une efficacité saluée, les efforts engagés doivent être reproduits sur la durée. Et même renforcés. Car la menace terroriste est bien montée en puissance. Le climat actuel, sous fond de procès de l’attentat de Charlie Hebdo et d’actions contre le séparatisme, n’incite pas a l’apaisement des tensions. “On a bien vu que sur les réseaux sociaux, il y avait de plus en plus d’appels à la violence avec la propagande d’Al-Qaida et de l’État islamique pour appeler à des actions. La menace est montée en intensité, ce qui a poussé les services de renseignement à resserrer la surveillance des individus connus et suivis, un dispositif lourd de protection personnelle, et une protection renforcée de lieux symboliques. La vigilance est de mise, elle ne faiblit pas, elle n’a jamais faibli“.
Cependant, la difficulté est présente. En effet, les services de renseignement sont de plus en plus confrontés aux actions d’individus présents sur le territoire et victimes de propagande. Un problème complexe car beaucoup d’entre eux sont inconnus des services et ne font donc pas l’objet d’une surveillance préalable. Il est alors plus difficile pour le renseignement de contrer ce type de menace. Mais l’Etat n’est pas demeuré inactif. “Depuis 2017, nous n’arrêtons pas de resserrer les mailles du filet. La lutte contre le terrorisme ne faiblit pas. Les effectifs des services de renseignement spécialisés ont été renforcé, les moyens budgétaires augmentés, ce qui permet de renforcer les surveillances techniques des individus dans la radicalisation violente, et puis nous avons des moyens juridiques qui ont été prévus avec la loi anti-terroriste”.
Outre le terrorisme, le gouvernement doit également lutter contre le séparatisme religieux. Un projet de loi est actuellement en cours d’élaboration afin de lutter contre le risque posé par l’islam politique. Selon Emmanuel Macron, l’objectif est de faire en sorte “qu‘aucune religion, aucun courant de pensée, aucun groupe constitué ne peut s’approprier l’espace public et s’en prendre aux lois de la République. En particulier, il faut nommer les choses telles qu’elles sont : lutter contre l’islamisme radical sous toutes ses formes est et demeure l’une de nos préoccupations majeures”.
[…] Mais sont également dans le viseur les propos et actions relatifs à l’islam politique. Le président Turc, Recep Tayyip Erdogan, y avait vu une volonté de marginaliser les musulmans et avait multiplié les propos insultants à l’égard d’Emmanuel Macron. Ce dernier a cependant pu compter sur le soutien des Émirats dans cette lutte. Le ministre émirati des affaires étrangères a ainsi défendu la position française. “Il faut écouter ce qu’a vraiment dit Macron dans son discours, il ne veut pas de ghettoïsation des musulmans en Occident et il a tout à fait raison. Les musulmans doivent mieux s’intégrer et l’État français est en droit de chercher des moyens d’y parvenir tout en luttant contre le radicalisme et l’enfermement communautaire“. […]
[…] à la lutte contre le terrorisme. Il s’agira de trouver des réponses européennes face à une menace qui ne cesse de monter en puissance. Charles Michel avait d’ailleurs discuté avec Sébastien Kurz de la question de la […]