L’association a critiqué la part prise par ces réseaux sociaux dans la censure étatique. Ils sont accusés de favoriser le pouvoir en place alors que le Parti communiste multiplie les arrestations politiques.
Le Parti communiste tangue mais ne vacille pas. Du moins pas encore. Il ne cesse de durcir le ton face à la hausse du militantisme. En effet, de nombreux militants s’insurgent contre la censure, le dictat politique et les prisonniers de conscience. Car la répression reste forte. En dépit d’une ouverture économique en trompe l’œil, le Parti communiste maintient son contrôle sur les médias et l’opposition. Ce contrôle s’est d’ailleurs accentué pour contrer les revendications libertaires. En particulier sur les réseaux sociaux où les militants n’hésitaient pas à prendre la parole.
Mais le vent a tourné. Parfois assimilées à des outils d’émancipation, les réseaux sociaux sont désormais vus comme un outil au service du pouvoir. Amnesty International dénonce ainsi le jeu de Facebook et Google. Ceux-ci auraient répondu à respectivement 95 et 90% des injonctions gouvernementales. “Autrefois grand espoir pour l’essor de la liberté d’expression dans le pays, les plateformes des réseaux sociaux sont en train de devenir rapidement des zones sans droits de l’Homme.” Les deux groupes ont effectivement mis en place des procédures de retrait contre toute publication antigouvernementale.
L’ONG relève ainsi une hausse de 1000% de contenus censurés par les deux groupes en six mois. Une politique répondant aux menaces du Parti communiste. Celui-ci avait par exemple menacé de fermer Facebook en cas de non-respect des injonctions gouvernementales. Malgré tout, l’ONG estime qu’ils pourraient lutter plus efficacement contre le gouvernement. Une bataille des réseaux sociaux décisive à l’heure où 53 millions de vietnamiens utilisent Facebook.