Le gouvernement britannique a appelé ses entreprises à se préparer à toute éventualité pour le 31 décembre. Car les négociations entre le pays et l’UE se poursuivent sans réelles avancées…
Comme nous l’avions illustré, la scission se révèle profonde entre les deux puissances. Boris Johnson avait déjà haussé le ton en septembre dernier. Alors que les négociations battaient déjà de l’aile, il avait affirmé que le Royaume-Uni se préparait activement à une absence d’accord. Avant de préciser que cette option ne constituait pas un mauvais scénario et qu’il ne lâcherait rien sur les intérêts nationaux. “Mon gouvernement se prépare, dans nos frontières et à nos portes, à être prêt pour cela. Nous aurons le contrôle absolu de nos lois, de nos règles et de nos zones de pêches. Grâce à notre liberté de conclure des accords de libre-échange avec tous les pays du monde, nous prospérerons“
Mais l’optimisme de Boris Johnson sur ce point n’est pas toujours partagé. Rod McKenzie, responsable d’une grande association de transporteurs routiers avait déjà tiré la sonnette d’alarme sur les conséquences d’un Brexit sans accord. Une perspective assimilée à “une situation d’urgence nationale“. Il avait notamment alerté la population sur les risques de graves perturbations au niveau des chaînes de distribution. Alors que l’inquiétude des milieux d’affaires est également présente.
Aujourd’hui, la situation n’est guère meilleure. Les négociations avancent sans que de réelles avancées émergent. Par conséquent, le ministre de l’économie préfère parer à toute éventualité. “Notre nouveau départ hors du marché unique et de l’union douanière de l’UE se profile à l’horizon. Au moment où nous entrons dans la dernière ligne droite, les entreprises doivent s’assurer qu’elles sont pleinement préparées aux nouvelles règles et opportunités du fait de notre statut de nation commerçante indépendante».
Mais le cœur du problème réside dans les frontières. La rupture annoncée avec l’UE devrait effectivement générer quelques perturbations. Le gouvernement a ainsi mis en place un centre d’opérations pour contrôler les mouvements des biens et des personnes. Ce centre, qui fonctionnera en permanence, aura pour but de fournir des informations en temps réel permettant aux autorités de réagir rapidement face à ces maux. En cas d’absence d’accord, les règles de l’OMC prendront le pas sur celles de l’UE. Alourdissant les couts et procédures.
Une situation générant des nouvelles incertitudes sur le plan économique à l’heure où l’économie mondiale s’essouffle du fait de la crise sanitaire. Même si Boris Johnson assure que les britanniques “seront toujours prêts à trouver des arrangements adéquats. En particulier pour les questions pratiques tels que les vols, les transports routiers ou la coopération scientifique. Notre porte ne sera jamais fermée. Nous commercerons avec elle comme avec des amis et des partenaires“.