Suite à la visite d’un officiel américain à Taipei, l’armée de l’air chinoise a diffusé une vidéo simulant une attaque chinoise contre une base militaire, vraisemblablement américaine, située dans le Pacifique. Un nouvel élément illustrant le fait que la Chine semble bel et bien se préparer à la guerre…
Après la visite du ministre de la santé Alex Sanzar le mois dernier, c’était cette fois-ci au tour de Keith Krach de se rendre au sein de la capitale de Taïwan. Le sous-secrétaire d’Etat pour la croissance économique, l’énergie et l’environnement a assisté ce weekend à une cérémonie en l’honneur de l’ancien président de l’île, Lee Teng-hui. Des visites ayant comme toujours suscitées la colère de Pékin alors que les tensions demeurent vives entre la République Populaire de Chine et ses voisins.
La diplomatie chinoise avait notamment mis en garde Washington : “Sur les questions relatives aux intérêts fondamentaux de la Chine, certaines personnes aux Etats-Unis ne devraient pas se faire d’illusions et ne pas jouer avec le feu“. A l’annonce de la visite du sous-secrétaire d’Etat, l’armée chinoise a encore élevé le ton en effectuant des manœuvres militaires près du détroit de Taïwan. Une zone ô combien stratégique en cas de conflit. Les provocations ont enfin atteint leur paroxysme avec la diffusion par l’armée de l’air chinoise d’une vidéo simulant une attaque aérienne à l’encontre d’une base militaire pouvant être assimilée à celle des Etats-Unis, appelée Andersen, sur l’île de Guam.
Intitulée “le dieu de la guerre H-6K, passe à l’attaque“, les bombardiers chinois sont filmés en train d’attaquer la fameuse base. “Nous sommes les défenseurs de la sécurité aérienne de la patrie. Nous avons la mission et la capacité de toujours défendre la sécurité du ciel de la patrie” a déclaré l’armée de l’air chinoise dans la description de la vidéo. Un ton belliqueux et agressif qui recoupe différents signaux. Ceux du durcissement du ton employé par les officiels ou proches du pouvoir chinois. Ceux-ci n’hésitent plus à employer un vocabulaire guerrier, presque va t’en guerre, alors que ses relations diplomatiques avec ses voisins sont au plus bas.
Il y a bien sur eu le conflit avec l’Inde. En juin dernier, un accrochage militaire a provoqué plusieurs dizaines de morts des deux côtés alors que les deux pays se sont renvoyés la responsabilité de l’accident. Pékin et New-Delhi se disputant le contrôle de l’Aksai Chin, une région ayant déjà fait l’objet d’un conflit armée en 1962. Les tensions demeurent fortes et font redouter à certains observateurs l’éminence d’une guerre ouverte entre les deux puissances.
Mais il y a également le ton acerbe de la propagande. Le 10 septembre, le quotidien de l’armée populaire de Chine rappelait le célèbre slogan “qui veux la paix prépare la guerre“. Le lendemain, le quotidien Global Times, proche du PCC, publiait une tribune appelant les chinois à se tenir prêts pour la guerre. Il visait tout particulièrement les Etats-Unis, accusés de pousser les Etats voisins à engager un conflit contre la Chine. Début septembre, le secrétaire général de la commission des affaires politiques et légales parlait de trois guerres majeures à mener. Parmi elles, une guerre pour la sécurité politique…