L’ancien ministre Pascal Affi N’Guessan a déposé aujourd’hui une requête contre la candidature du Président sortant.
Sa décision de briguer un troisième mandat avait suscité un certain émoi à l’échelle internationale. Elle allait effectivement à l’encontre d’une Constitution interdisant plus de deux mandats présidentiels. Après dix années effectuées au pouvoir, le Président sortant avait assuré à Emmanuel Macron sa volonté de ne pas briguer un troisième mandat et de soutenir la candidature de son premier ministre, Amadou Gon Coulibaly, pour l’élection du 31 octobre. Une décision historique qui aurait pu permettre à la Côte d’Ivoire de connaître sa première transition pacifique du pouvoir.
Mais tout s’est précipité à la suite du décès de ce dernier, victime d’un malaise cardiaque le 8 juillet. Le Président sortant a alors décidé de briguer un troisième mandat afin de représenter son parti politique, le Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP). Si certains ont pu être satisfaits de voir ce parti politique représenté par un homme d’expérience à même de combler le vide laissé par le décès de l’ancien premier ministre, une certaine inquiétude a également émergé au sein du pays. Avec comme point d’orgue une succession de manifestations ayant provoqué le décès de plusieurs manifestants lors du mois d’août.
Aujourd’hui, l’opposition a décidé de réagir sur le plan juridique en effectuant une requête auprès du Conseil Constitutionnel. Déposée par Pascal Affi N’Guessan et le Front Populaire Ivoirien (FPI), celle-ci a pour objectif de faire invalider la décision du Président sortant, jugée illégale. Alors que l’ancien Président Laurent Gbagbo est également candidat, son ancien ministre Charles Blé Goudé souhaite lui reporter l’élection présidentielle, estimant qu’organiser un tel scrutin dans l’état actuel du pays conduirait celui-ci dans le mur.