La cour s’est prononcée aujourd’hui en faveur du lanceur d’alerte. Une procédure d’extradition aux États-Unis menaçait ce dernier. Il y risquait une lourde peine de prison.
C’est une des affaires les plus populaires de ces dernières années. Mais également une des plus complexes. L’affaire Julian Assange rappelle effectivement toutes les difficultés d’encadrer le lancement d’alertes. A fortiori dans des sujets aussi sensibles que la sécurité. Le fondateur de Wikileaks avait publié plusieurs centaines de documents extrêmement sensibles et confidentiels sur la politique américaine. Les États-Unis l’accusent ainsi d’espionnage et réclament son extradition. Alors que ses partisans le voient comme un symbole de la liberté.
Julian Assange s’était d’abord réfugié au sein de l’ambassade d’Équateur à Londres. La justice britannique l’a ensuite arrêté en avril 2019. Donald Trump a par ailleurs engagé des poursuites contre le lanceur d’alerte pour mise en danger de sources américaines après la divulgation de plusieurs images. Alors que Joe Biden avait qualifié Julian Assange de terroriste dix ans plus tôt. Mais la cour a finalement tranché en faveur du lanceur d’alerte. Elle a effectivement estimé que son état psychologique était incompatible avec une procédure d’extradition. Cependant, elle a également considéré que la liberté d’expression ne saurait être invoquée en opposition à cette procédure.
Ce jugement ne clôturera pas l’affaire. L’accusation a effectivement annoncé son intention de faire appel de la décision de la justice britannique. En attendant, Julian Assange est retourné en prison. Ses avocats ont cependant demandé une libération sous-caution. Celle-ci sera examinée mercredi prochain. Le cas des lanceurs d’alerte reste problématique d’un point de vu juridique. En effet, il continue de diviser la population et les autorités. La limite entre la liberté d’informer et l’atteinte aux intérêts fondamentaux de la Nation reste fine et sujette à discussion. Les États-Unis s’étaient également confrontés à cette difficulté avec Edward Snowden. Ce dernier demeure toujours en Russie et reste passible de sanctions américaines après avoir révélé la politique d’espionnage de la NSA.