L’essor de cette nouvelle technologie n’est pas sans conséquences d’un point de vu éthique. Elle entraîne effectivement de potentielles atteintes à l’égard des droits fondamentaux.
Les États européens ne sont pas suffisamment armés face à l’intelligence artificielle. Tel est le message délivré par l’Agence Européenne des Droits Fondamentaux. Selon elle, la législation européenne doit fixer de justes limites à l’utilisation de cette technologie. En effet, cette dernière peut être source de discriminations, d’erreurs et d’atteintes à la vie privée. Impactant de ce fait directement les droits fondamentaux consacrés par l’Union européenne ou le Conseil de l’Europe.
“Une grande partie des études sur l’intelligence artificielle se concentrent sur son potentiel de soutien à la croissance économique. La manière dont elle peut affecter les droits fondamentaux a reçu moins d’attention. Il est pourtant toujours risqué de voir des gens adopter aveuglément de nouvelles technologies. Nous devons toujours en évaluer l’impact avant de les utiliser“. L’agence illustre d’ailleurs ses propos par différents exemples. Au cours de ses investigations, elle a relevée plusieurs atteintes envers les droits fondamentaux. L’intelligence artificielle peut par exemple dévoiler l’homosexualité d’une personne ou discriminer des individus.
Ainsi, la Cour d’appel de Grande-Bretagne a récemment estimé que le programme de reconnaissance faciale utilisé par la police de Cardiff pouvait faire preuve de préjugés raciaux et sexistes. L’agence rappelle également que des citoyens peuvent se voir refuser l’accès à une prestation à la suite d’une décision erronée d’un ordinateur ou d’un algorithme. Ce risque d’erreur est d’autant plus problématique dans certains domaines comme le secteur médical.
L’encadrement de l’intelligence artificielle est un problème complexe. La technologie évolue effectivement nettement plus vite que la loi. En outre, un encadrement de celle-ci peut freiner son développement. Un élément pouvant accentuer le retard technologique par rapport aux États-Unis ou à la Chine. Une donnée problématique quand on sait que l’intelligence artificielle sera au cœur du développement de toutes les technologies et de l’économie de demain. Faisant dire à Vladimir Poutine que le pays maîtrisant l’intelligence artificielle dominera le monde.