L’Assemblée Générale des Nations-Unies a longuement exprimé ses doutes sur la pertinence de cet organe. Selon elle, les intérêts divergents de ses membres, le droit de véto et leur nombre restreint justifient une profonde réforme.
Le Conseil de sécurité n’a plus la cote. Emmanuel Macron avait déjà remis en cause son efficacité hier soir. Le Chef d’État estime qu’il ne produit plus de décisions utiles. “Nous devons acter que les cadres de la coopération multilatérale sont aujourd’hui fragilisés car ils sont bloqués”. Le rôle de l’institution durant la crise sanitaire est ainsi particulièrement épinglé. Il s’est résumé à une simple visioconférence en avril. Les profonds antagonismes opposant ses membres ont des répercussions évidentes sur une éventuelle coopération.
Emmanuel Macron souhaite ainsi promouvoir l’idée d’une Europe politique. Une Europe plus forte sur la scène internationale faciliterait la tenue de coopérations internationales. Elle permettrait notamment d’éviter un duopole sino-américain tendant à fragmenter les relations interétatiques. “Si on veut qu’une coopération voit le jour, il faut que des pôles équilibrés puissent la structurer autour d’un nouveau multilatéralisme. C’est-à-dire autour d’un dialogue entre les différentes puissances pour décider ensemble. Une Europe forte est la seule solution pour imposer nos valeurs et éviter le retour de puissances régionales hostiles“.
Mais les critiques les plus vives ont eu lieu lors du débat organisé par l’Assemblée Générale de l’ONU. “À de nombreuses reprises, le Conseil a failli à sa responsabilité de maintenir la paix et la sécurité internationale” a notamment déclaré le Président de l’Assemblée. Il a également pointé le retour trop fréquent au droit de véto. Une solution contreproductive régulièrement utilisée du fait des intérêts divergents entre les puissances. “Même dans certaines crises humanitaires urgentes, le Conseil n’a pu apporter une réponse opportune et adéquate. C’est un grave revers par rapport aux principes fondateurs de l’ONU et à nos efforts communs pour construire un monde pacifique“.
Le Président appelle ainsi à une réforme inévitable et essentielle. Mais les discussions ont maintenant lieu depuis 13 ans. La question d’un éventuel élargissement est la plus fréquemment posée. L’Allemagne, l’Inde, le Japon et le Brésil sont notamment candidats. Mais les États-Unis souhaiteraient un élargissement très modéré alors que la Chine privilégie des pays non développés. Quand à la Russie, elle refuse toute limitation du pouvoir actuel des membres…