La chloroquine ne sera plus utilisée pour soigner les malades de la Covid-19 en France. Le gouvernement français vient d’abroger ce mercredi 27 mai le décret qui autorisait depuis fin mars l’usage de la chloroquine à titre dérogatoire, à l’hôpital et uniquement pour les patients aux cas graves sur décision des médecins.
Ce remède connu auprès du professeur Didier Raoult, directeur de l’Institut Hospitalo-Universitaire Méditerranée infection à Marseille, ne sera plus autorisé dans le cadre des soins de la covid-19 en France, hors des essais cliniques.
Une action attendue après les avis pessimistes donnés par le Haut Conseil de la Santé publique (HCSP) et l’Agence du Médicament (ANSM), dans la revue médicale « The Lancet » où les dangers et l’inefficacité de du médicament ont été pointés du doigt.
Dans un communiqué officiel, les autorités françaises tirent « les conclusions de l’avis du Haut conseil de la santé publique », en expliquant via le ministre de la Santé Olivier Véran, que « la France a été marquée par des drames sanitaires liés au mésusage de certains médicaments ».
Mardi dernier, le Haut Conseil de la Santé publique (HCSP) avait conseillé de « ne pas utiliser la chloroquine dans le traitement du Covid-19 » hors essais cliniques, que ce soit seule ou associée à un antibiotique. D’un autre coté, l’Agence du médicament (ANSM) annonce en même temps avoir « lancé » la procédure d’arrêt des essais cliniques évaluant la chloroquine chez les patients atteints du coronavirus.
Le décret paru au Journal Officiel de ce mercredi met également une fin à la prescription hors essais cliniques de la chloroquine contre le coronavirus. Le médicament est souvent associé avec le lopinavir et le ritonavir, deux antirétroviraux, pointés par l’ANSM pour ses risques cardiaques.
Ces avis qui remettent en cause l’efficacité du remède tant vanté par Le directeur de l’Institut Hospitalo-Universitaire Méditerranée infection à Marseille ont été publiés dans la revue médicale « The Lancet ». Le professeur Didier Raoult, de son côté, ne considère pas l’avis du HCSP et ANSM. Selon lui, « c’est une opinion comme une autre, je m’en fiche un peu ».
La chloroquine, vendue sous le nom de Plaquénil en France, est l’un des médicaments en phase de test pour soigner le virus depuis le début de l’épidémie de coronavirus. Cette abrogation du décret d’utilisation de la chloroquine intervient 24 heures après la décision de l’Organisation mondiale de la santé de retirer ce médicament sur les listes des essais cliniques